11/02/2016

Brève n°4 par Jean-Denis Salvèque

Chapiteau roman, chapiteau gothique, quelles dispositions les différencient ?

Chapiteaux gothiques Ville

Chapiteaux gothiques

Chapiteaux romans Ville

Chapiteaux romans

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Globalement et pour faire simple les chapiteaux romans sont pour la plupart inspirés par le chapiteau antique à feuilles d’acanthe alors que leurs descendants de l’époque gothique font d’avantage référence aux feuillages de plantes qui poussent en Île-de-France : lierre, chêne, érable etc.

Ceci posé, il est cependant extrêmement délicat de ne s’attacher qu’à ce seul critère, tant la variété des influences et des compositions est immense. Par ailleurs certaines corbeilles de chapiteaux incluent des personnages, animaux, êtres et animaux fantastiques, ce qui ne facilite pas la classification.

Et lorsque que l’on quitte un terroir, les critères établis pour une cité ne correspondent plus au vocabulaire que l’on découvre ailleurs.

Pour Cluny un choix de huit chapiteaux, quatre romans et quatre gothiques, ici présentés, s’étalent sur quelques trois siècles : pour les chapiteaux romans, de la fin du XIe à la fin du XIIe, et pour les ceux de l’époque gothique du début du XIIIe à la fin du XIVe siècle.

Sur ce petit échantillon l’on mesure déjà la variété de la production. Celle-ci est liée à l’habileté du sculpteur et à la nature de la pierre qui se prête plus ou moins bien à la sculpture.

On peut cependant apprécier sur les quatre exemples romans la simplicité de représentation des premières feuilles, puis la décomposition de celles-ci en plusieurs folioles et enfin le traitement raffiné des feuilles d’acanthe.

Les quatre exemples gothiques donnent à voir un premier chapiteau présentant des feuilles d’acanthe et des fruits charnus à la composition complexe, hésitant vers un traitement plus naturaliste. Le second chapiteau, dit à crochets, présente une vigueur et une simplicité très

caractéristiques de la première moitié du XIIIe siècle. Les deux autres mettent l’accent sur les détails des feuillages très naturalistes au détriment d’une lecture claire de leur composition.

Le premier chapiteau gothique appartient à la claire-voie de la maison des Dragons, dont la suite de supports, pilier, colonnettes simples, doubles et engagées, présente une variété de formes et de styles qui feront l’objet d’un développement dans la prochaine « Brève ».

 

 

02/10/2015

Brève n°3 par Jean-Denis Salvèque

La maison des Dragons quatrième maison primée de Cluny

3 rue de la Barre, fenêtre XVIe s. de la grande salle_P1100754

3 rue de la Barre, fenêtre XVIe s. de la grande salle

9 rue du Merle

9 rue du Merle

6ter

6ter, rue Joséphine Desbois

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En 2008 deux prix ont été attribués pour Cluny dans le cadre du Concours départemental du Patrimoine de Saône-et-Loire :

– un premier prix catégorie « Particuliers » à M. Jean-François de Mourgues pour la restauration extérieure des fenêtres à meneaux et traverses et de leurs menuiseries qui éclairent la grande salle de la maison sise au 3 rue de la Barre.

– Un second prix lors du même concours : le « Prix spécial » à Madame Elisabeth Pénigaud de Mourgues pour la restitution à son état d’origine de la façade romane de la maison 6ter rue Joséphine Desbois par le moulage de la claire-voie d’origine réemployée à Athis-Mons (Essonne).

Toujours la même année, dans le cadre du Concours régional du Patrimoine, le « Premier prix » a été attribué à Madame et Monsieur Bernard Duforeau pour la restauration de la façade romane de la maison sise au 9 rue du Merle.

Le prix obtenu à l’occasion de l’émission de Stéphane Bern « Sauvons nos trésors » sur France 2 pour le sauvetage de la Maison des Dragons constitue une reconnaissance logique de la valeur du patrimoine civil à Cluny. C’est un véritable plébiscite pour Cluny et pour les efforts consentis par le Fonds de Dotation Cluny mais aussi par les clunisois détenteurs d’un patrimoine reconnu à l’échelle européenne.

De très beaux efforts magnifiquement récompensés qui ne cessent de faire des émules.

 

24/09/2015

Brève n°2 par Jean-Denis Salvèque

Que doit-on entendre, que se cache-t-il derrière
ces 2 appellations : les Dragons, les 
Griffons ?

Maison des Dragons, chapiteau du pilier de la claire-voie-Barre_8_pil._chp._drag._JDS_579_26_2009

Maison des Dragons, chapiteau du pilier de la claire-voie

Griffons, chapiteau de la cathédrale de Genève_001 (2)

Griffons, chapiteau de la cathédrale de Genève

 

Les deux animaux fantastiques qui ornent le célèbre pilastre roman de la claire-voie de la façade donnant sur la place Notre-Dame ont longtemps été interprétés comme étant des Griffons et cela à tort car il s’agit bien de Dragons.

Les « ingrédients » qui les composent sont similaires : ils sont ceux du lion et de l’oiseau rapace.

Un Dragon est donc un assemblage d’une tête de lion et sa crinière avec un corps d’oiseau dont la queue se termine en spirale, alors qu’un Griffon présente une tête et des ailes d’oiseau sur un corps de lion. Rien de tel visiblement sur notre chapiteau.

 

 

 

 

15/02/2015

Brève n°1 par Jean-Denis Salvèque

Une heureuse découverte…

Une nouvelle vision de la maison des Dragons de 1836, inconnue jusqu’alors, révélée par Jean-Denis SALVEQUE

Dernière minute….

Le hasard des ventes nous a permis d’acquérir très récemment plusieurs dessins d’un artiste jusqu’à présent inconnu parmi les auteurs de l’iconographie clunisienne et clunisoise, du nom de Jean Claude Joseph Chandelux. Né à Chalon-sur-Saône vers 1772, il fut Juge et Pair de France et décéda le 3 janvier 1852. Il produisit de très nombreux dessins sur Lyon, la Savoie, le Brionnais et Paris à notre connaissance et ne les publia pas.

Trois dessins concernent Cluny et trois autres figurent les châteaux de Berzé-le-Chatel  et de Sercy.

Les dessins de Cluny sont datés du premier septembre 1836. L’un présente une vue générale prise depuis le sud-est, un autre la façade est des bâtiments du XVIIIe siècle de l’abbaye. Celui qui nous intéresse tout particulièrement illustre la façade de la maison 10, rue de la Barre et une partie de celle du 8 de la même rue, notre maison des Dragons. Cet auteur, dont l’œil très averti croque merveilleusement bien les paysages et les architectures qu’il y met en scène, semble être moins rigoureux lorsqu’il traite des détails architecturaux. Visiblement il s’attache tout particulièrement au pittoresque et prend beaucoup de liberté quant à l’interprétation de certains détails. Il semble particulièrement sensibilisé par les formes romanes et n’hésite pas à « romaniser » certaines dispositions gothiques comme celles, bien connues, de la claire-voie du premier étage de la maison 10, rue de la Barre (cette claire-voie, dessinée en place par E. Sagot, est maintenant réutilisée sur la façade de l’ancienne orangerie du Parc abbatial. C’est ainsi que ses piliers se voient dotés de rinceaux sculptés. La façade de la maison des Dragons, partiellement représentée, a également subi quelques adaptations : les linteaux droits et nus de la claire-voie sont remplacés par des arcs appareillés. Ces choix ne relèvent sans doute pas d’un esprit guidé par la seule fantaisie mais témoignent à notre avis d’un engouement particulier de la part des auteurs de ce début du XIXe siècle pour l’art roman si puissamment exprimé à Cluny.

 dessin JC Chandelux

Dessin de Jean Claude Joseph Chandelux
(Façades des n°10 et 8 de la rue de la Barre)

 

 

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